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S'entraîner sans se surcharger! La progressivité: une clef essentielle dans la prévention des blessures sportives

Guillaume

Les blessures de surcharge

Lors de la pratique d’une activité physique, ou d’un sport comme la course à pied, il n’est pas rare d’être confronté.e à une blessure. Cette blessure, pour la plupart du temps, est une blessure de surcharge, comme la tendinopathie, par exemple. Dans d’autres cas, c’est un accident qui cause la blessure, par exemple un choc. Mais la blessure n’est pas normale. Non, la blessure ne doit pas faire partie du quotidien du sportif-x-ve. La blessure physique aussi bien que mentale peut être prévenue grâce au respect de la notion de progressivité dans l’entraînement.

Attardons-nous ici sur les blessures de surcharge (1). Celles-ci sont fréquentes et sont, la plupart du temps, causées par une augmentation trop rapide, trop élevée d’une activité, d’une habitude. Par exemple, le changement d’une paire de chaussures ou l’ajout de semelles vous causera probablement des douleurs lors de la première utilisation et des jours suivants. Par ailleurs, pratiquer soudainement une longue randonnée avec une dénivellation négative pourrait vous déclencher une douleur de hanche soudaine au même titre que partir faire le tour du Léman en vélo. En outre, un changement dans vos habitudes de vie comme un déménagement, un nouveau boulot, vous ajoutera brutalement un excès de charge mentale et une sensation de fatigue ou de manque de concentration ou de motivation. (2) Notons ici que l’humain est soumis à des facteurs de stress extrinsèques comme le stress privé, professionnel, le sommeil, la nutrition ou le manque d’hydratation ou encore la météo… Ces facteurs jouent un rôle évident dans notre capacité d’adaptation. Les particularités anatomiques (facteur intrinsèque) n’ont généralement aucun lien avec les blessures de surcharge.

Votre meilleure arme pour vous protéger des douleurs de surcharge, c’est la progressivité. (3)

Toute nouveauté demandera à votre corps de répondre par l’adaptation, ce qui implique du temps pour que votre corps s’habitue à la nouvelle charge (ou son augmentation). Bonne nouvelle, le corps s’adapte, pour autant que nous lui appliquions une charge de manière progressive et en accord avec votre environnement bio-psycho-social.

Comment réussir à être progressif?

Lors du début d’une pratique sportive, le plaisir et la motivation ont tendance à prendre le dessus sur notre raison. On se sent bien et nous partons pour un jogging de 30 minutes. Nous avons une cadence moyenne de 170 pas par minute lors de la course à pied. Par conséquent, courir 30 minutes représentera l’équivalent de plus ou moins 5000 sauts !

Le moyen le plus efficace est donc de quantifier son entraînement. C’est ici que nous allons utiliser un concept : la charge. Selon Foster, la charge est calculée par le temps de la séance en minutes multipliée par le ressenti sur /10 après l’entrainement ou la RPE (rate of perceived exertion).

 

Par exemple : une sortie course à pied de 60 minutes avec un RPE de 5/10 représentera 300 UA (unité arbitraire).

Pour éviter la blessure (mentale et physique), il faut idéalement veiller à ne pas créer une augmentation de charge de plus de 15% toutes les deux semaines (3). Certains outils simples permettent de suivre et de quantifier sa progressivité. Nolio (2) est une application mobile très utile capable de synchroniser vos activités enregistrées à l’aide de votre tracker d’activité physique. Vous pouvez simplement tenir à jour un carnet de bord de vos entraînements et donner à la fin de ceux-ci un score de difficulté ressentie sur 10. Soyez honnête avec vous-même, tricher ne servira à rien.

Image 1 : Image représentant le foie en rouge et la vésicule biliaire en vert.

En conclusion, 3 clés essentielles pour progresser en toute sécurité :

  • Monitorer (tenir un journal de bord)
  • Varier les activités (terrains durs, mous, vélo, renforcement, course, marche avec bâtons)
  • Planifier et adapter votre entraînement, selon votre état bio-psy (nervosité, fatigue, grosses journées, conflits…) et ainsi respecter l’augmentation de la charge

Guillaume, physiothérapeute