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Ode à l’imagerie motrice

Cher lecteur,

Je m’adresse à toi ici pour te parler d’une pratique qui me tient à cœur et parfois me prend la tête ; parcours ces quelques lignes et tu comprendras pourquoi.

Cette chrONique – pardon il fallait que j’y aille aussi de mon petit jeu de mots ; je recommence.

Cette chronique est une ode à l’imagerie motrice, celle-ci devant être comprise comme la répétition mentale d’un mouvement sans son exécution physique, même si celles-ci semblent s’entremêler inextricablement. Le but de cette pratique est de faciliter l’apprentissage moteur d’un geste spécifique ou d’en optimiser la performance. En gros, penser c’est déjà s’améliorer.

Je peux comprendre que cela puisse te paraître paradoxal qu’une méthode cognitive d’entrainement puisse avoir un effet sur une performance motrice. Pourtant, l’émergence de son niveau de preuves au sein de la littérature scientifique tend à le prouver, élargissant ainsi son spectre d’utilisation.

La neuroréhabilitation utilise l’imagerie motrice pour la prise en charge de ses patients cérébraux-lésés notamment dans le cas des accidents vasculaires cérébraux. La rééducation est alors basée sur la récupération du mouvement ; la pratique mentale ayant l’avantage d’être peu coûteuse en énergie pour des patients extrêmement fatigables.

Le domaine du sport y trouve également son compte. Skieurs, cavaliers, danseurs et gymnastes s’en servent pour « pratiquer » leur discipline lorsque les conditions environnementales ne le permettent pas, ou avant le début d’une compétition.

Finalement, le domaine de la médecine forme ses chirurgiens de demain en partie grâce à l’imagerie motrice, pour des raisons de sécurité des patients et de coûts de la santé.

Je ne vais pas te mentir, cette technique a aussi ses limites, limites d’un monde « physique » qui ramène à la réalité l’imaginaire de tout un chacun. Il faut donc associer aux termes de pratique mentale celui de « complément » de la pratique physique plutôt que de « substitut » de cette dernière.

Bien que l’imagerie motrice partage les mêmes mécanismes neurophysiologiques que la pratique physique (activation des mêmes aires cérébrales, augmentation du rythme cardiaque et même transpiration), le feedback du réel est essentiel pour progresser.

Voici donc cher lecteur quelques applications concrètes à mettre en lien avec le monde de la physiothérapie :

  • Amélioration du schéma moteur lorsque celui-ci est altéré par une diminution de la conscience corporelle. C’est toujours la même histoire « tiens-toi droit », « on va faire l’exercice du chat-chameau » etc, etc.
  • Recrutement musculaire sélectif d’un muscle sidéré suite à une opération chirurgicale, et « gain » de force : physiologiquement, les adaptations musculaires sont en premier lieu des adaptations nerveuses. Eh oui, la force de l’esprit.
  • Plus étonnant par contre, diminution des rétractions articulaires lors d’une période d’immobilisation. Il semblerait que l’imagerie motrice puisse stimuler certains récepteurs spécifiques, ayant alors un impact sur la matrice extracellulaire du cartilage et des ligaments. Ce sujet demande néanmoins plus d’évidences scientifiques.
  • Diminution du stress engendré par une activité et de surcroit amélioration de l’auto-efficacité du pratiquant.

Ainsi, que l’on se perçoive d’un point de vue interne ou externe, par des sensations tactiles ou visuelles, de manière très cartésienne ou plus métaphorique, à vitesse lente, réelle ou accélérée, les possibilités d’applications de l’imagerie motrice sont multiples. Cependant, cher lecteur, la seule limite que tu devras t’imposer est celle du « no brain, no gain » : petit adage qui fait foi ici.

Je vais également te lister quelques domaines où l’imagerie motrice ne pourra malheureusement pas t’aider, pour éviter que tu t’acharnes en vain. Par contre, les physiothérapeutes du Centre seront là pour toi :

  • Être bloqué de la sacro-iliaque et avoir envie que ça craque un bon coup : il te faut alors filer entre les mains de Maëlle.
  • Minimiser tes chances de te faire un croisé sur les pistes de ski : regarde plutôt du côté de la « PREPA SKI » de Sébastien, chaque mardi (temps qu’il y’a de la neige dehors) à 12h30.
  • Te dire que c’est jamais trop tard pour sculpter ton « summer body », mais que tu aimerais que cette transition se fasse en douceur : les cours de pilate de Cat et Véro sont faits pour toi.
  • Finalement, envisager de t’inscrire au marathon de New York (on va pas se mentir c’est plus pour New York que le marathon en soi, parce que si non t’aurais pu rester à Lausanne), mais que ta distance phare c’est les 4km de courir pour le plaisir : je te conseille l’école de course d’Hélène ou Miguel

J’en aurai d’autres mais je vais m’arrêter là, point trop n’en faut.

Cher lecteur, je te laisse ainsi le soin de trouver une utilisation de l’imagerie motrice qui te corresponde et qui te semble raisonnable. Que cela soit à des fins récréatives (comme le lancer de fléchettes du samedi soir au bar du coin) ou de manière plus affirmée, laisse toi bercer par ces images qui t’habitent.

Le plus important dans cette histoire est de laisser ta pensée Enmouvement.

Simon.