L’athlète féminine : Influence du cycle menstruel dans la performance
L’influence du cycle menstruel dans la performance sportive est devenu un « hot topic » dernièrement. En effet, l’impact des fluctuations hormonales dans l’entraînement et dans la performance des femmes a gagné un intérêt grâce à sa médiatisation sur des réseaux sociaux.
Néanmoins, il est important d’avoir un regard plus informé et critique sur ce sujet. Premièrement, c’est essentiel de comprendre que les femmes sont sous-représentées dans la recherche scientifique. Les études faites chez des femmes demandent un contrôle rigoureux des niveaux hormonales, ce qui est onéreux, et demande un engagement de temps significatif. Dû à ce fait, la majorité des études sur ce sujet ont été conduites sur des modèles animaux. De plus, environ 50% des femmes utilise des contraceptifs avec différentes caractéristiques, ce que représente un profil hormonal très vaste à étudier.
Véritablement, le cycle menstruel est très variable entre chaque femme et aussi entre chaque mois. Sa durée varie entre 21 et 35 jours et les niveaux hormonaux varient également.
Concernant l’utilisation des substrats énergétiques chez les femmes, certaines études ont reporté une utilisation des lipides plus significative par rapport à l’utilisation des carbohydrates pendant l’exercice. Par conséquence, certaines indications nutritionnelles en fonction du cycle ont été conseillées. Cependant, une étude robuste n’a pas démontré une différence significative de l’utilisation des substrats énergétiques entre les phases du cycle. Ainsi, au présent, l’évidence scientifique ne préconise pas des recommandations nutritionnelles en fonction du cycle.
Une des études plus récentes a aussi montré que la performance peut être trivialement diminuée pendant les règles. Cela est potentiellement plus lié aux symptômes reportés par les femmes qu’aux fluctuations hormonales.
En effet, certaines études montrent une corrélation significative entre la variation de la performance et des symptômes menstruels comme la motivation, la perception de la performance de la femme, le niveau de douleur ou le plaisir à s’entraîner. Toutefois, ces symptômes varient chaque mois et entre les femmes, ce qui demande une approche personnalisée et adaptée à chaque femme.
Cette approche personnalisée est dépendante de la connaissance individuelle de son cycle. Il est donc fondamental de suivre son cycle (« cycle tracking ») en utilisant un calendrier ou des apps, dans lesquels la femme note la durée de ses règles, les symptômes ressentis, sa prédisposition à s’entraîner le long du cycle et son niveau de performance. Cela permettra d’ajuster son plan d’entraînement, si nécessaire.
En conclusion, la variabilité de la durée du cycle, les symptômes associés, de l’occurrence de l’ovulation et les différents niveaux hormonaux, compliquent la détermination de l’impact des fluctuations hormonales dans l’entraînement et dans la performance en chaque phase. De ce fait, l’évidence scientifique ne préconise pas des entraînements définis en fonction de la phase du cycle. En effet, les entraînements sont adaptés à chaque femme et non exclusivement à ses niveaux hormonaux.