L’hiver a été rude ? Pourquoi ne pas profiter de l’arrivée des beaux jours pour repartir sur des bases saines ?
La santé comme un voyage tout au long de l'année
Je crois que l’on s’accordera tous à dire que le début de l’année n’est pas des plus reposants. Une peau du ventre bedonnante, quelques bonnes résolutions en poche (pour ceux qui n’ont pas déjà abandonné), deux-trois chutes à ski, et nous voilà partis pour 2022. En attendant de voir ce que l’année nous réserve, n’oublions pas de voyager léger pour ménager notre monture. Certains l’ont d’ailleurs bien compris et s’en sont résolus à coup de nettoyages de printemps avant l’heure ; que les autres se rassurent, il reste toute une année pour le faire. Alors pourquoi ne pas commencer ici ?La santé est le voyage d’une vie. Dans un mouvement tendancieusement introspectif, je vous propose de prendre le chemin de votre corps. Direction votre ventre pour y faire la rencontre d’un organe discret, non moins essentiel. Placé sous la cage thoracique, en haut à droite de votre abdomen, git votre foie, sujet de notre article.
Le foie, un organe méconnu pourtant indispensable
Le foie est une glande à l’origine de plus de 500 fonctions métaboliques essentielles ; la médecine chinoise le considère d’ailleurs comme « le chef des armées ». Il assure entre autres des fonctions de stockage, de régulation, de synthèse et de clairance. Une effervescence telle que sa température physiologique peut atteindre 40 degrés chez un sujet sain. Fonctionnant comme une grosse éponge, il se gorge de sang jusqu’à atteindre un poids de 2kg. De quoi en avoir plein le sac une fois venu le moment de le vider. Le foie est essentiel à la digestion. Couplé à la vésicule biliaire, ils participent à l’homéostasie du tube digestif. La bile (produit par la VB) se déverse dans le duodénum (commencement de l’intestin) par le biais du cholédoque. Elle y fait alors la rencontre du bol alimentaire issu de l’estomac. Hautement acide, son contenu est irritant pour les intestins. Il doit être tamponné par la bile – basique – qui neutralise l’excès d’ions H+ en présence. Le bol alimentaire est ainsi rendu digeste.
Pourquoi certains dysfonctionnements apparaissent ?
Il arrive parfois que l’usine débloque et vous avec elle. Cet article n’a certainement pas la volonté de remplacer une consultation chez un professionnel de santé : les maladies doivent être adressées.
Toutefois certaines situations peuvent être traitées plus simplement, encore faut-il écouter notre corps. En effet, le foie est à l’origine de plusieurs troubles et symptômes, atteintes dont vous trouverez ci-dessous une liste non-exhaustive (ainsi que leurs origines).
- Douleurs abdominales – surcharge du foie et acidité des intestins.
- Douleurs lombaires – traction des attaches ligamentaires et fasciales.
- Douleurs dans l’épaule droite – traction des attaches ligamentaires et fasciales.
- Maux de tête – stase de métabolites dans le sang.
- Nausées.
- Constipation – manque de bile qui ralentit le péristaltisme.
- Atteintes menstruelles et infections – perturbation hormonale gérée par le foie et élimination des champignons par la bile.
- Fatigue d’origine virale (Covid quand tu nous tiens) – perturbation du système immunitaire.
Et concernant les douleurs abdominales
Trois questions permettent de préciser la nature clinique de ces symptômes :
- Souffrez-vous de fatigue ?
- Manquez-vous d’appétit ?
- Être vous d’une humeur maussade, rabougrie ?
-> Notez que ces sensations sont prépondérantes le matin au réveil. Leur présence peut suggérer une dysfonction hépatique.
La question du traitement se pose alors naturellement. Que proposer à un foie un peu trop gras ? Si une exclusion de pathologie sous-jacente est avant tout nécessaire, plusieurs conseils peuvent aider à vous désengorger. Voici une liste là encore non-exhaustive :
- Activité physique : Au-delà de toutes les vertus qu’elle confère, l’activité physique entretien un mouvement de tension-compression du caisson abdominal. Ce mouvement favorise le pompage naturel du foie.
- L’alimentation : Les bienfaits d’une alimentation saine, équilibrée et variée ne sont plus à prouver. Comme décrit ci-dessus, le foie est un organe d’élimination si bien qu’il déborde lorsque les excès s’accumulent. Veillez à ce que votre assiette n’abuse pas des lipides et des protéines (environ 1.8g/kg poids corps/j) et consommez l’alcool avec modération.
- Chaud : L’application d’une bouillotte permet de stimuler l’action du foie. Comme décrit-ci dessus, il fonctionne à une température plus élevée que le reste du corps humain ; le chaud lui fait donc du bien.
- Automassage et respiration : Que ce soit manuellement, en se couchant sur une balle de tennis ou par le biais de la respiration (action du diaphragme), la compression du foie va faciliter son drainage. Les manœuvres peuvent être répétées à volonté pour autant qu’elles soient bénéfiques et « confortables ». Il est également indiqué d’assouplir le cholédoque pour permettre à la bile de s’écouler – pression digitale à environ 2 travers de doigts en haut à droite de votre nombril.
- Phytothérapie : La phytothérapie est une profession à part entière. Son utilisation par le grand public nécessite des précautions, voire un avis spécialisé. Ses effets sont notables et améliorent significativement la qualité de vie des patients concernés. Dans le cas présent, certains produits ont une action cholérétique (stimulent la bile) :
- Desmodium : Plante naturelle originaire d’Afrique, à prendre à jeun sous forme de capsule. Elle est recommandée en première intention dans la majorité des cas.
- Chardon marie : Plus doux que le desmodium
- Radis noir : Plus fort que le desmodium
L’efficacité de ces techniques est à considérer en regard de l’évolution des symptômes. Restez malgré tout précautionneux et progressif dans leur utilisation. Consultez au besoin.
Alors que conclure de cet article ? J’ai choisi d’aborder le foie pour vous faire prendre conscience de ce ventre trop souvent négligé. Sa présence doit se faire discrète car il n’est pas normal de le « sentir ». Le cas échéant, songez que quelque chose n’y tourne pas rond. D’autres articles arriveront sur la même thématique prochainement. Vous vous serez doutés que notre mécanique interne est plus complexe que cela : le chemin du viscéral est long, mais non moins fabuleux. D’ici là, bougez, soignez, dégraissez…
Bibliographie
Barral J-P., Mercier P. (2004). Manipulations viscérales 1. Elvesier.
Busquet-Vanderheyden M. (2010). Les chaines musculaires, la chaine viscérale Tome VI. Busquet.
Waliagora J., Permuter L. (1974). Anatomie abdomen. Masson.